
Le 5 février 2024, le collectif Justitia a officiellement adressé un courrier de signalement au Procureur de la République du Tribunal judiciaire de Paris, par l’intermédiaire de M. Etienne Blanc, Sénateur du Rhône. Ce document vise à dénoncer un ensemble de prises de position publiques tenues par Monsieur François Burgat, islamologue et politologue français, directeur de recherche émérite au CNRS, que le collectif considère comme contraires aux obligations déontologiques attachées à la fonction de chercheur dans une institution publique.
Des propos jugés incompatibles avec les devoirs de neutralité et de réserve. Dans le signalement, le collectif Justitia et M. Blanc mettent en lumière une série de publications et de déclarations de Monsieur Burgat, notamment sur le réseau social X (ex-Twitter), à propos du conflit israélo-palestinien, et plus précisément dans le contexte de la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Selon le collectif, les propos tenus par l’intéressé s’inscrivent dans une rhétorique systématiquement hostile à l’État d’Israël, allant jusqu’à une forme de relativisation, voire de légitimation, des actes de violence perpétrés par des organisations terroristes.
Ainsi par exemple, le 1er janvier 2024, Monsieur François BURGAT a reposté sur son compte Twitter un communiqué officiel publié la veille par le groupe terroriste Hamas pour dénoncer une « tentative sioniste de diaboliser la résistance et de justifier les crimes de guerre, le génocide et le nettoyage ethnique », et qui affirmait notamment : « Nos combattants de la résistance palestinienne du 7 octobre avaient une tâche principale à accomplir : défendre notre peuple contre une occupation injuste et briser ce cordon étouffant sur notre peuple à Gaza, représenté par la division de Gaza de l’armée sioniste, et c’est ce qu’ils ont réussi à accomplir avec toute la virilité et l’honneur qu’on leur connaît. »

Capture d’écran de la publication repostée accessible via le lien url suivant : https://twitter.com/ShaykhSulaiman/status/1741554155259347169
Le collectif estime que ces prises de position, qu’il qualifie d’apologie du terrorisme (article 421-2-5 du Code pénal) et de provocation à la haine (articles 23 et 24 alinéa 5 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881) contreviennent gravement aux obligations de neutralité, d’impartialité et de réserve que la loi et la déontologie imposent aux chercheurs exerçant dans un cadre public. Il affirme que Monsieur Burgat, en usant de son titre académique pour diffuser ces messages, donne à ses opinions personnelles une apparence d’autorité scientifique, brouillant ainsi les repères entre engagement politique personnel et production de savoir universitaire.
Des propos susceptibles de justifier une action disciplinaire ou judiciaire. Au regard de la gravité des faits signalés, le collectif Justitia appelle les autorités compétentes à se saisir de l’affaire.
Trois demandes principales sont formulées dans le courrier :
– L’ouverture d’une enquête administrative afin d’évaluer si les comportements et déclarations de Monsieur Burgat sont de nature à enfreindre les principes fondamentaux qui encadrent la fonction de chercheur public ;
– Le déclenchement d’une procédure disciplinaire, si les manquements déontologiques sont avérés, dans le but de garantir l’intégrité du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche ;
– Le signalement au procureur de la République, dans le cas où certains propos pourraient être constitutifs d’infractions pénales, telles que l’apologie du terrorisme ou l’incitation à la haine.
Une vigilance citoyenne au nom des principes républicains. À travers cette démarche, le collectif Justitia réaffirme son attachement aux valeurs fondamentales de la République : la laïcité, la liberté académique exercée dans le respect des devoirs qui l’encadrent, et la protection des institutions publiques contre les dérives idéologiques. Pour ses membres, il ne s’agit pas de contester la liberté d’expression individuelle, mais bien de rappeler que celle-ci ne saurait, dans le cadre d’une fonction publique, se transformer en vecteur de discours partisans au mépris des règles de neutralité.
L’affaire est encore en cours, n’hésitez pas à soutenir financièrement le collectif pour la mener à bien !