Le collectif Justitia souhaite réagir publiquement aux propos tenus par Madame Rachel Keke à l’encontre du média indépendant Factuel Media.

Le 6 septembre 2023, ce média publiait un article factuel, mesuré et parfaitement légitime sur la situation de logement social de Madame Keke. Ce sujet est d’intérêt public dès lors qu’il concerne une représentante élue et les conditions dans lesquelles elle exerce son mandat. Loin de tout sensationnalisme, l’article s’en tenait aux faits, donnait la parole à la députée, et s’inscrivait dans une démarche journalistique responsable.
Pourtant, au lieu d’un débat ouvert, Madame Keke a réagi par des accusations graves : elle a affirmé que Factuel Media l’« attaquait », qu’il relèverait de « l’extrême droite » et qu’il chercherait à nuire à son image en tant que femme issue des classes populaires. Ces accusations sont choquantes.
D’abord, parce qu’elles sont infondées. Factuel Media ne relève d’aucun courant politique, n’a exprimé aucun jugement, et s’est limité à son rôle d’information. Ensuite, parce qu’elles visent à disqualifier un média en le stigmatisant, sans répondre sur le fond. Enfin, parce qu’elles jettent un soupçon intolérable sur le droit des journalistes à poser des questions, même sensibles, aux élus de la République.
En démocratie, personne n’est au-dessus du regard critique. Il est dangereux de voir une élue assimiler une enquête à une attaque personnelle. Il est encore plus grave d’instrumentaliser la lutte contre les discriminations sociales pour esquiver la transparence que requiert la fonction parlementaire.
Le collectif déplore également que Madame Keke ait publié ces accusations sous l’en-tête officiel de l’Assemblée nationale, confondant son rôle institutionnel avec ses réactions personnelles. Cela nuit à la crédibilité des institutions et détourne leur usage.