
Vous vous souvenez peut-être que, le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, était lâchement assassiné à Conflans-Sainte-Honorine par un terroriste islamiste, quelques jours après un cours sur la liberté d’expression.
Le 15 mars 2024, sa sœur, Mickaëlle Paty, avait officiellement demandé à l’État de reconnaître sa responsabilité dans cet attentat, estimant que les services publics n’avaient ni soutenu ni protégé son frère malgré les menaces explicites à son encontre.
Deux mois plus tard, en l’absence totale de réponse de la part des autorités concernées — malgré les engagements exprimés publiquement par la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet et le cabinet du Premier ministre — une décision implicite de rejet s’est imposée. Mickaëlle Paty a donc saisi le tribunal administratif de Nice, représentée par Me Carine Chaix, avocate et membre du collectif Justitia.
À travers cette action, il ne s’agit pas seulement de faire reconnaître la faute de l’État, mais aussi d’appeler à une prise de conscience : pour que plus jamais un enseignant ne se retrouve aussi seul face aux menaces. L’enquête parlementaire elle-même avait pointé les graves défaillances des services de l’Éducation nationale et du renseignement, malgré les signaux d’alerte pourtant nombreux — messages vocaux menaçants, courriels, manifestations islamistes, et même des protagonistes identifiés par les services.
Mickaëlle Paty a engagé cette démarche à la suite du meurtre de Dominique Bernard, assassiné dans des circonstances similaires, trois ans jour pour jour après son frère. Elle souhaite que la justice rende un hommage durable à Samuel Paty, et demande une indemnisation symbolique, destinée à soutenir des associations défendant la laïcité à l’école.
Grâce au soutien du collectif Justitia de l’Institut Thomas More, cette affaire a pu être portée devant les juridictions compétentes.